Les investisseurs s’intéressent de plus en plus à la dette privée non bancaire. Thierry Vallière, responsable de la plateforme de dette privée d’Amundi, explique les spécificités de cette classe d’actifs encore naissante.
Décrivez-nous l’activité de dette privée d’Amundi.
Elle a été lancée en 2012, comme un prolongement naturel de la gestion de taux du Groupe. Plusieurs évolutions favorisaient une libéralisation du marché de la dette privée : l’évolution du code des assurances, qui permettait aux assureurs d’y investir, ou Bâle III, qui soumettait les banques à de nouvelles contraintes en matière de financement d’entreprises, les amenant à voir dans la dette privée une solution plus complémentaire que concurrente à leur activité. Sans compter des taux déjà très bas favorisant la recherche de rendement. Notre univers d’investissement représente environ 90 milliards d’euros et croît en moyenne de 14 % par an*. Il englobe notamment la dette leveragée, les crédits Schuldschein allemands, les EuroPP, les USPP en euros mais aussi l’obligataire coté non noté. Nous sommes agnostiques en matière de format.
Aujourd’hui, notre plateforme compte une dizaine de gérants et analystes crédit dédiés, pour le sourcing des opérations, les due diligences, la structuration et le suivi des risques. Nous nous appuyons aussi sur d’autres expertises du groupe Amundi : recherche crédit, équipes d’analyse ESG (environnement, social, gouvernance).
Quelles sont les différences entre dette privée et marché obligataire ?
S’ils sont proches dans l’esprit, la première différence fondamentale réside dans l’organisation du marché. Un gérant obligataire analyse des actifs disponibles, alors que notre univers se fonde sur le transactionnel : il s’agit de sourcer des entreprises en recherche de financement, de les analyser, puis de conclure des «deals».