Si l’investissement responsable représente en France 580 milliards d’euros, ce type de gestion reste encore cantonné à un nombre limité d’acteurs. Pourtant il se diffuse de plus en plus et de nombreux investisseurs réfléchissent aujourd’hui à l’intégrer davantage dans leurs placements.
La semaine dernière se tenait à Paris la «Climate Week», une série de colloques sur le thème de la finance et du climat en vue de préparer la prochaine Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, qui aura lieu en décembre prochain dans la capitale. Un sujet important, mais qui mobilise peu les investisseurs institutionnels français. «Nous avons encore toutes les difficultés à fédérer les institutionnels sur ce thème en France», regrette Anne-Catherine Husson Traoré, directrice générale de Novethic.
Seule une poignée d’acteurs publics, comme la CDC, essaye d’impulser une réflexion, alors même que dans les autres pays la démarche est davantage suivie par le secteur privé.«Depuis la publication l’an dernier du rapport «risky business» sur l’impact du réchauffement climatique sur les entreprises par Michael Bloomberg (ex-maire de New York), Henry Paulson (ex-président de Goldman Sachs et secrétaire du Trésor américain), et Tom Steyer (ancien patron du hedge fund Farallon Capital), les investisseurs institutionnels aux Etats-Unis et dans la plupart des pays développés ont pris la mesure de ce risque, constate Philippe Desfossés, directeur de l’Erafp et administrateur d’IGCC (Investors Group on Climate Change), organisation fédérant une centaine d’investisseurs institutionnels européens qui cumulent ensemble plus de 11 000 milliards de dollars d’encours sous gestion. Mais les institutionnels français sont encore peu nombreux à se préoccuper du risque climatique.»