Depuis l’an dernier, l’Europe a entrepris un vaste chantier réglementaire pour favoriser le fléchage des financements vers les entreprises et les projets favorables à l’environnement. Pierre angulaire de ce dispositif, une classification des activités «vertes» doit être élaborée. Très attendue des investisseurs, cette liste s’avère complexe à établir.
Pour mobiliser les quelque 180 milliards d’euros d’investissements supplémentaires nécessaires chaque année jusqu’en 2030 pour atteindre ses objectifs en matière de climat et d’énergie, l’Union européenne sait qu’elle ne pourra pas compter que sur les fonds publics. Les investisseurs privés devront massivement participer au mouvement. C’est la raison qui a poussé la Commission européenne à entreprendre un vaste chantier réglementaire à destination de la finance.
Depuis la présentation de son plan d’action le 8 mars dernier, propositions législatives, consultations de marché et groupes de travail techniques se sont multipliés afin d’aboutir dans les mois qui viennent à un cadre plus favorable à la finance durable.
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«Ces travaux sont une vraie révolution : c’est la première fois que la réglementation financière européenne intègre réellement la notion de durabilité et ce, sur l’ensemble de la chaîne de valeur, des exigences prudentielles à la politique d’investissement des institutionnels», met en avant Helena Vines Fiestas, responsable adjointe Global Sustainability de BNP Paribas Asset Management, qui fait également partie des 35 experts mandatés en juin dernier par la Commission pour plancher pendant un an sur quelques facettes de ce plan d’action en faveur de la finance durable. Si certains sujets abordés par le législateur dans son plan d’action sont plutôt du ressort des banques et de leur cadre prudentiel (lire p.12), la plupart concernent avant tout les gérants d’actifs,...