Les démarches d’investissement responsable des asset managers se sophistiquent. Pour renforcer leur recherche extra-financière, de plus en plus d’acteurs explorent le potentiel des technologies issues des sciences de la donnée. Les promesses sont nombreuses mais leur concrétisation reste complexe.
L’investissement responsable se généralise parmi les asset managers. Rien qu’en France, les encours gérés en tenant compte de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ont fortement progressé ces dernières années et représentent désormais 43 % du total des actifs sous gestion, selon les statistiques tenues par l’AFG. Un mouvement qui s’est traduit par une explosion des besoins en termes de recherche extra-financière. Pour accéder à cette information, la plupart des asset managers se sont tournés dans un premier temps vers des agences de notation ESG telles que MSCI, Sustainalytics ou encore Vigeo Eiris. Ces dernières fournissent un score synthétique, comparable entre entreprises d’un même secteur et donc simple à utiliser dans un process de gestion.
Mais ces scores ne suffisent plus et un nombre croissant d’acteurs cherche à se démarquer en développant des grilles de notation qui leur sont propres. Cette stratégie les conduit à recruter de nombreux analystes fondamentaux pour éplucher les rapports de développement durable et questionner les émetteurs. Mais face à l’ampleur de la tâche, les gérants ont de plus en plus recours à la technologie.
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«Nous développons un système de scoring (notation) propriétaire, construit à partir des contributions de différentes agences de notation, de données alternatives et de notre analyse ESG interne, et nous utilisons de plus en plus les technologies de big data et d’intelligence artificielle pour améliorer nos modèles», témoigne Jeroen Bos, responsable des actions spécialisées et de l’investissement responsable chez NN Investment Partners.