Afin d’attirer à nouveau les spectateurs dans les salles, les grands producteurs français doivent proposer des films « événement », nécessitant des financements privés. Le fonds Logical Content Ventures entend collecter 100 millions d’euros pour les y aider.
Si la fréquentation des salles de cinéma en France s’est redressée l’an dernier en France, avec 152 millions de spectateurs, contre 95,5 millions en 2021, les niveaux d’avant-Covid (plus de 200 millions) sont loin d’être atteints. Ils pourront l’être, notamment au profit des films français, à condition que les producteurs hexagonaux sachent proposer des « films événements », susceptibles d’attirer un large public. Or, à l’heure où les financements publics exceptionnels, attribués au cinéma en raison de la crise sanitaire, vont se tarir, la nécessité de faire appel à des fonds privés, pour produire de tels films, devient évidente. C’était du reste l’orientation du rapport de Dominique Boutonnat, un proche d’Emmanuel Macron devenu président du Centre national du cinéma (CNC), qui, dès 2019, préconisait le financement de la production cinématographique pour partie par le privé.
Fondateur de Logical Pictures, structure spécialisée dans la production et le financement de films, Frédéric Fiore mise beaucoup sur ce recours croissant au privé, encore inhabituel en France : les Sofica concourent au financement de certaines productions, mais elles sont assorties de nombreuses contraintes, limitant le nombre de films finançables.
En 2022, Frédéric Fiore a clôturé un fonds de 10 millions d’euros, auquel 8 investisseurs avaient souscrit, pour 8 films financés. La rentabilité obtenue (15 % de TRI) l’a poussé à voir plus grand, en visant 100 millions d’euros de collecte pour un nouveau fonds...