Depuis mi-2018, les annonces de création de Sicav de droit français se multiplient. Une conséquence à retardement de l’initiative «Frog», mise en place à la suite du Brexit pour doper la compétitivité de la Place de Paris, en particulier face au Luxembourg.
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Le «made in France» gagne du terrain aussi dans la gestion d’actifs. Depuis plusieurs mois, les sociétés de gestion hexagonales créent de nouveau des Sicav de droit français. Ce format, qui existe depuis la fin des années 1950, avait été largement délaissé dans les années 1990 : il avait été remplacé soit par le fonds commun de placement (FCP), un véhicule plus facile à mettre en œuvre, soit par la Sicav de droit luxembourgeois, plébiscitée par les asset managers souhaitant commercialiser leur gestion à l’international. «On assiste depuis fin 2018 à un mouvement de balancier inverse de celui qui avait vu les FCP et les Sicav luxembourgeoises prendre le dessus il y a vingt ans», observe Guillaume Berthier, directeur marketing de Groupama AM, qui vient d’annoncer la création d’une première Sicav de droit français. Des sociétés de gestion telles que la Financière Arbevel, la Financière de l’Echiquier ou, plus récemment, Gemway Assets, ont fait un choix similaire. Selon l’AMF, ce sont plus de 120 Sicav qui ont ainsi vu le jour, essentiellement depuis mi-2018.
Les inconvénients du FCP
Le retour en grâce de ce véhicule juridique est avant tout le résultat – tardif – d’un effort du régulateur français pour rendre la Place de Paris plus compétitive. Dans le cadre de l’initiative Frog («French Routes and Opportunities Garden») lancée fin 2016 dans la foulée du vote pour le Brexit, l’AMF a permis aux sociétés de gestion françaises de transformer leurs FCP, dont le format ne convenait pas à...