En quelques mois, le label ISR belge s’est imposé en Europe, au détriment de son concurrent français, pourtant plus ancien. Un succès qui tient à son caractère plus restrictif, mais aussi à la stratégie proactive de l’industrie financière belge.
En quelques mois, le label ISR belge « Towards Sustainability » a connu une popularité fulgurante au point qu’il a même réussi à dépasser le label français en termes de nombre de fonds concernés. Lancé en novembre 2019 à l’initiative de la Febelfin, la Fédération belge du secteur financier, il séduit dès le premier mois 311 fonds. Un an plus tard, ce sont près de 500 fonds qui s’en sont dotés. La Belgique est ainsi rapidement devenue l’un des pays qui a labellisé le plus de fonds en Europe. « Actuellement 477 fonds ont été labellisés en Belgique pour un volume d’encours sous gestion d’un peu plus de 300 milliards d’euros », précise Béatrice Verger, responsable du développement de l’ISR chez BNP Paribas Asset Management. De quoi concurrencer sérieusement le label français créé en 2016 : au 18 décembre 2020, le label ISR avait été décerné à un nombre plus élevé de fonds, soit 618 fonds proposés par 95 sociétés de gestion, mais l’encours sous gestion était inférieur et ressortait à 230 milliards d’euros, selon Bercy. De plus, la labellisation ne portant pas seulement sur les fonds domiciliés dans le pays du label, son succès se mesure aussi à la proportion relative de fonds labellisés par rapport aux encours sous gestion respectifs dans les deux pays. Selon les données de l’Efama, les encours sous gestion dans les fonds de droit belge à la fin du dernier trimestre 2020 ressortaient à un peu plus de 159 milliards d’euros contre 1 973 milliards d’euros dans les fonds de droit français. Les encours disposant du label belge sont ainsi supérieurs au marché belge de la gestion d’actifs !
