Les autorités chinoises tentent depuis plusieurs années d’assainir le fonctionnement du marché obligataire, mais hésitent à faire du géant immobilier un exemple.
Des « difficultés sans précédent ». Les 13 et 14 septembre, le plus gros promoteur immobilier de Chine, Evergrande, laissait entendre qu’il pourrait ne pas être en mesure de payer ses nombreux créanciers. La dette totale du géant chinois s’élèverait à plus de 300 milliards de dollars. L’annonce, qui fait craindre des faillites en cascade, a créé des mouvements de peur et de colère chez les investisseurs, de même que chez les particuliers en attente de logements.
Une part importante de l’endettement chinois
La colossale dette chinoise tient moins à l’endettement de l’Etat central qu’à celui des entreprises non financières, qui représente environ 160 points de PIB, et à l’endettement des structures hors bilan, qui ont été créées pour permettre justement aux Etats, régions et collectivités locales, de s’endetter. Des entités qui ont toutes en commun l’investissement massif dans l’immobilier. « Les Etats locaux détiennent les terrains, qu’ils vendent à des promoteurs immobiliers, lesquels s’endettent pour faire de la construction, précise Laetitia Baldeschi, responsable des études et de la stratégie chez CPR AM. L’endettement des entreprises immobilières représente une part importante de l’endettement du secteur privé hors ménage et hors banque. De plus, l’investissement résidentiel est l’une des seules formes d’investissement possible en Chine. C’est donc l’un des vecteurs de spéculation financière. »
Une spéculation immobilière exacerbée
Un problème aux yeux des autorités, qui ne cessent de répéter qu’« un logement est fait pour vivre, pas pour spéculer ». En...