Face à des rémunérations proches de 0, les investisseurs continuent de délaisser les fonds de trésorerie. Pour ceux qui doivent en détenir en portefeuille, ils allongent surtout la durée de leur placement.
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Les encours des fonds de trésorerie ont atteint fin juin leur plus bas niveau depuis dix ans en France ! Selon les données d’Europerformance - a Six Company, ces derniers ne s’élèvent désormais qu’à 270,8 milliards d’euros, contre 424 milliards d’euros, il y a encore à peine quatre ans. L’appétit des investisseurs pour cette classe d’actifs a en effet été mis à mal ces dernières années par la conjonction de différents facteurs. «A la suite de la faillite de Lehman Brothers, les institutionnels, en particulier les assureurs, ont dû mieux diversifier leur risque de contrepartie dans le cadre de leurs placements monétaires, indique Emmanuel de Rességuier, responsable mondial de l’activité de conseil en gestion de trésorerie pour la clientèle assureurs, secteur public et pensions chez Deutsche Bank. Lors de la crise de la dette souveraine, ils ont pu être confrontés à des risques de liquidité en fonction de leur exposition par pays et ils doivent désormais trouver des solutions pour investir leur trésorerie sans perdre de l’argent, compte tenu de la faiblesse des taux. L’optimisation de la gestion de la trésorerie est donc devenue un sujet rémanent pour les investisseurs institutionnels depuis 2008.»
Une concurrence moins forte des banques
Pour améliorer leur performance, ces derniers ont été tentés par les produits bancaires, qui ont largement concurrencé les fonds monétaires ces dernières années. «Nous avons actuellement plus de 2 milliards d’euros d’encours de trésorerie placés au sein de livrets bancaires car les...