La mixité au sein des équipes des investisseurs institutionnels progresse, la complémentarité des profils étant présentée comme un atout dans des environnements de marché complexes. A l’heure où la finance cherche à se donner du sens avec l’ISR, les femmes pourraient en outre être davantage attirées par ces métiers. Mais, avec le renforcement des profils scientifiques et un «plafond de verre» difficile à franchir, les écueils sont encore nombreux.
Investir à long terme les réserves des retraites, les primes des complémentaires santé ou les mannes de l’assurance-vie n’est plus l’apanage des hommes. De l’avis des femmes qui travaillent pour des investisseurs institutionnels français, et même si des statistiques générales font défaut, le taux de féminisation progresse au sein du secteur. «Au sein de la direction de la gestion d’actifs de la Caisse des dépôts, les effectifs sont à parité, qu’il s’agisse des équipes de gestion elles-mêmes ou du middle office», témoigne ainsi Laurence Giraudon, directrice du pôle support et opérations au sein de la direction des gestions d’actifs de la Caisse des dépôts et secrétaire générale déléguée de Financi’Elles, une structure créée en 2011 et qui fédère les réseaux de promotion de la mixité du secteur financier. «Bien sûr, il y a le poids de l’histoire qui, par le biais des cooptations et des réseaux, a entretenu longtemps la prédominance des hommes sur les métiers de la finance en général et de la gestion institutionnelle en particulier ; mais la situation est clairement en train de changer», confirme Constance de Poncins, déléguée générale d’Agipi.
Une complémentarité des approches
Traditionnellement, l’immédiateté des marchés, l’impératif de paraître sûr de soi au moment de les analyser, quand bien même il ne s’agit pas d’une science exacte, et le couperet de la performance financière apparaissent comme relevant davantage de modes de fonctionnement masculins. Ce qui n’est pas pour déplaire à certaines femmes...