Alors que la promotion des femmes figure parmi les thèmes mis en avant par l’analyse extra-financière, l’éviction récente d’Isabelle Kocher d’Engie ne semble pas avoir d’impact sur cette approche.
«L’éviction d’Isabelle Kocher n’est pas un sujet pour nous.» Vue de l’extérieur, la réaction de ce spécialiste de l’analyse extra-financière au départ de la directrice générale d’Engie a de quoi surprendre. En 2016, la promotion de l’ancienne responsable des finances du groupe avait en effet été perçue par beaucoup comme une première brèche dans le «plafond de verre» qui empêche encore trop souvent les femmes d’accéder au plus haut niveau managérial.
Une méthodologie hétérogène
Quatre ans plus tard, le limogeage de celle qui restait jusqu’à présent la seule femme directeur général d’un groupe du CAC 40 risquait donc d’être mal perçu par le marché : la promotion des femmes dans les entreprises est en effet un indicateur volontiers mis en avant par l’analyse ESG (qui prend en compte les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance), devenue incontournable pour apprécier les entreprises cotées. Sans compter qu’une partie des raisons invoquées (lenteur du repositionnement stratégique, performance boursière décevante…) n’apparaissent pas franchement rédhibitoires au regard des difficultés que le groupe — qui vient de publier de bons résultats – a pu connaître dans le passé : alors présidé par Gérard Mestrallet, il avait enregistré des pertes en 2013, 2015 et 2016, tandis qu’entre 2011 et mai 2016 – date de la nomination d’Isabelle Kocher – le titre avait perdu plus de 50 %, passant de 30 à 14 euros…
Pour autant, les spécialistes de l’ESG au sein des sociétés de gestion se refusent à faire de cette...