Dans la lignée des banques, les gérants de dette privée se mobilisent eux aussi pour soutenir les entreprises pendant la crise sanitaire, en leur accordant des facilités de paiement. Pour autant, ils anticipent une possible hausse des défauts et analysent la capacité de résistance de leurs portefeuilles. Ils prévoient en outre un coup de froid sur le marché de la dette privée corporate, avant une reprise sur la base de fondamentaux plus sains.
Après plusieurs semaines de confinement, les conséquences du Covid19 devraient se traduire par une forte hausse des défaillances d’entreprise. Selon la Coface, cette progression serait de l’ordre de 15 % en France, de 11 % en Allemagne et de 18 % en Italie et cela malgré le soutien des Etats et la mobilisation des banques qui se tiennent au chevet des entreprises. «La très grande majorité des entreprises que nous suivons recourent aux dispositifs d’aide, qu’ils s’agissent des reports d’échéances fiscales ou sociales, ou encore de prêts garantis, constate Mathieu Gonin, responsable de la dette privée chez Aviva Investors France. En effet, même si elles ont arrêté leur activité et utilisent des dispositifs de chômage partiel, elles puisent dans leur trésorerie et doivent faire appel aux banques.»
Mais ces dernières ne sont pas les seules à se mobiliser. C’est également le cas des fonds de dettes privées qui financent eux aussi directement les entreprises, et en particulier les PME et les ETI, y compris dans le cadre de LBO. Et sur ce segment les défaillances sont attendues en forte hausse. «Les estimations des taux de défaut en 2020 pour les entreprises notées non-investment grade, qui représentent l’essentiel de celles financées via la dette privée, se situent autour de 8 % contre 2,2 % en 2019, avant le déclenchement de la crise sanitaire», détaille Thibault de Saint-Priest, directeur général d’Acofi Gestion.
Des liquidités encore suffisantes
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Face à une perspective aussi sombre, les sociétés de gestion...