Malgré les conséquences de 21 mois de crise sanitaire, les spécialistes estiment que la balance des risques est plutôt neutre, et infléchissent leurs stratégies, en misant davantage sur l’Europe.

Alors que les Bourses mondiales ont atteint des sommets pendant tout l’été, les trois indices de référence à Wall Street, le S&P 500, le Dow Jones et le Nasdaq, perdaient 1 % brutalement, le soir du 18 août. Le lendemain, le CAC 40 accusait un repli hebdomadaire de plus de 4 %. Quelques heures plus tôt, la Réserve fédérale américaine avait publié les minutes de sa réunion de juillet, annonçant une possible diminution de ses interventions sur les marchés avant la fin de l’année.
L’illisibilité de la politique chinoise
Les annonces de la Fed ne sont que l’une des péripéties qui chahutent les marchés, et le CAC 40, particulièrement affecté par l’illisibilité de la stratégie chinoise (voir l’analyse ci-contre) a surréagi par rapport aux autres indices. « Un tiers de la demande mondiale de luxe provient directement de la Chine, rappelle Michaël Nizard, directeur des gestions Multi-Asset et Overlay chez Edmond de Rothschild Asset Management. Son poids explique le derating de 10 à 15 % sur le luxe, même si les bénéfices restent bons. » Un titre comme LVMH, qui pèse 11,5 % du CAC 40, entraîne dans sa chute l’ensemble de l’indice.
Des goulots d’étranglement pénalisent d’autres secteurs. « Dans l’agroalimentaire, Unilever, SEB ou Nestlé pointent du doigt les hausses du coût des matières premières », souligne Michaël Nizard. Le secteur de l’automobile enregistre une très nette sous-performance : sur trois mois, alors que le Stoxx 600 gagnait 6 %, le secteur automobile perdait 1 %. « L’automobile avait plutôt très bien démarré...