Depuis le début de l’année, tous les actifs obligataires ont délivré une performance positive. Une situation liée au changement de stratégie des banques centrales qui a permis de nouvelles baisses de taux et un resserrement des spreads. Cependant, compte tenu des niveaux atteints, les gérants commencent à s’interroger sur un éventuel retournement de tendance. Une prudence qui épargne pour l’instant la dette à haut rendement.
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Depuis le début de l’année, le redressement des performances des actifs obligataires a été tout aussi spectaculaire que celui des actions. Ainsi, «les indices high yield en euro ont délivré une performance sur les quatre premiers mois de l’année de 5,9 %, les indices investment grade de 3,9 % et les indices larges “aggregate” en euro regroupant des titres souverains et le crédit de 2,6 %», détaille Franck Dixmier, directeur mondial des gestions obligataires chez Allianz Global Investors.
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Des performances essentiellement liées au changement de cap initié en début d’année par les banques centrales des deux côtés de l’Atlantique. «Jusqu’à la mi-décembre 2018, les grandes banques centrales étaient engagées dans une stratégie de normalisation, rappelle Eric Bourguignon, directeur des activités sur titres pour compte de tiers et membre du directoire de Swiss Life Asset Managers France. La Réserve fédérale américaine (Fed) avait l’intention de mener trois nouvelles hausses de ses taux directeurs en 2019, tout en poursuivant la réduction de son bilan, tandis que la Banque centrale européenne (BCE) devait mettre fin à sa stratégie de “quantitative easing” en 2019 et initier ses premières hausses de taux cette année. Mais face aux corrections massives enregistrées sur les marchés financiers en fin d’année dernière et au ralentissement économique mondial, les banques centrales ont annoncé un virage à 180 degrés.» La Fed comme la BCE ont en effet décrété une pause dans leur politique de normalisation : aucune hausse de taux n’est ainsi attendue pour 2019 des deux côtés de l’Atlantique.