La qualité de la gouvernance occupe depuis longtemps une place de choix dans l’analyse des sociétés réalisée par les gérants. Mais cette notion ne cesse de s’étendre : elle tend à déborder et à englober les autres critères extra-financiers que sont l’environnement et le social. Dans ce domaine, chaque société de gestion développe une approche qui lui est propre.
Si, comme l’an dernier, la lutte contre le réchauffement climatique va tenir une place centrale dans les discours des gérants et des investisseurs institutionnels en 2020, ils n’en oublient pas pour autant la gouvernance. Le «G» de l’ESG (environnement, social et gouvernance) constituerait même le critère dominant lorsqu’ils intègrent les critères d’évaluation extra-financiers pour l’analyse des titres et des marchés. «Le poids de la gouvernance dans les notations ESG se situe dans une fourchette comprise entre 40 et 50 %, témoigne Jean-Philippe Rayssac, spécialiste de l’ESG chez EY et ancien analyste ESG au sein de sociétés de gestion. Ce critère est très souvent prédominant.»
Cette moyenne cache de plus des disparités, quelques secteurs se situant bien au-dessus. «Dans les secteurs où la réglementation occupe une place centrale et où l’existence ou non de bonnes pratiques peut avoir un impact important sur la société dans son ensemble, le pilier G est largement dominant par rapport aux autres. C’est par exemple le cas du secteur financier», poursuit Jean-Philippe Rayssac. Sont également concernés des secteurs comme la pharmacie, les télécommunications ou encore l’immobilier. Pour les spécialistes, la gouvernance constitue ainsi le critère essentiel à prendre en compte, sauf pour les secteurs dans lesquels il existe des enjeux spécifiques liés à l’environnement. Pour le secteur énergétique ou l’industrie lourde, par exemple, le poids accordé à la gouvernance diminue mécaniquement de ce fait.