Grâce au nouveau contexte réglementaire, les institutionnels français sont de plus en plus incités à prendre en compte le changement climatique dans leurs placements. S’ils y consacrent des moyens supplémentaires, ils sont néanmoins confrontés à certains freins d’ordre technique et à une offre des sociétés de gestion encore peu adaptée.
La récente décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat n’a pas ébranlé la stratégie des investisseurs internationaux. Au contraire, leur mobilisation semble même s’être renforcée pour inscrire leurs placements dans une trajectoire 2 degrés, c’est-à-dire pour participer au maintien du réchauffement climatique sous ce seuil. Si plusieurs grands fonds de pensions américains (comme Calpers, Calstrs…) ont rappelé il y a quelques jours leurs objectifs en la matière, ce cas de figure est encore plus vrai pour les investisseurs européens qui entendent bien poursuivre leurs efforts en compagnie ou non de leurs homologues américains.
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«La prise en compte du changement climatique est une préoccupation majeure pour les investisseurs de long terme qui doivent s’intéresser aux externalités – positives et négatives – des entreprises qu’ils financent», rappelle Nicolas Blanc, directeur adjoint de la stratégie de la CDC. Cette prise de conscience a été renforcée en France compte tenu du nouveau contexte réglementaire. L’article 173 de la loi sur la transition énergétique pour la croissance verte impose en effet aux investisseurs institutionnels français de détailler, dès cette année et avant le 30 juin, leur politique de placements responsables et surtout de dévoiler leur empreinte carbone ainsi que leur stratégie pour participer à la transition énergétique et écologique. «Ce texte a nécessité un réel travail d’appropriation, mais, in fine, il a...