La crise de confiance qu’a essuyée le gérant H2O mi-juin souligne la sensibilité du marché au risque de liquidité. La quête de rendement a en effet poussé les investisseurs vers les actifs non cotés, mais les inquiétudes sont plus larges. Elles touchent aussi les actifs cotés, dont la liquidité en période de stress est fragile.
Les actifs illiquides font-ils peur aux investisseurs ? Les déboires, dans la seconde quinzaine du mois de juin, de la société de gestion H2O, semblent en être une illustration. La mise en lumière dans les médias d’une exposition à de la dette privée émise par la société d’un homme d’affaires allemand controversé – estimée par le gérant à 3,7 % de ses encours au début de la crise – a mis le feu aux poudres. En quatre jours, l’encours de cette boutique de gestion spécialisée dans les stratégies alternatives dites «global macro» et affiliée à Natixis Investment Managers a vu son encours fondre de 30 %. Une crise qui s’est violemment répercutée sur sa maison mère, Natixis, dont le cours de Bourse a décroché de plus de 13 % au plus fort des turbulences. Au 16 juillet, malgré un rebond, le titre était encore en retrait de 5,3 % par rapport à son niveau d’avant-crise.
Les actifs illiquides en question
Les explications de ce coup de stress s’avèrent multiples : concentration des risques sur un même émetteur, suspicion de conflit d’intérêt, faible conscience des investisseurs des actifs composant le portefeuille et application d’un principe de prudence face à un risque de réputation. Mais c’est en particulier la nature illiquide des actifs incriminés qui a suscité la crispation des marchés.«La polémique autour des fonds d’H2O est intervenue dans un contexte de marché déjà tendu pour la gestion d’actifs, du fait des difficultés du gérant britannique Woodford Investment Management, qui a suspendu les rachats de son...