Si la performance des obligations convertibles a été négative en début d’année, cette classe d’actifs a tout de même permis d’amortir la baisse des marchés actions. Elle devrait maintenant bénéficier de l’extension du programme de rachat de la BCE et de la revalorisation de la Bourse entamée ces dernières semaines.
D’un point de vue théorique, les obligations convertibles captent les deux tiers de la hausse des marchés actions, mais seulement un tiers de la baisse. Ce comportement dit asymétrique ou convexe intéresse au plus haut point les investisseurs institutionnels. «Les obligations convertibles ont un positionnement hybride entre les obligations et les actions, explique Frédéric Petiniot, directeur général d’Amadeis. A ce titre, elles intéressent à la fois les institutionnels qui cherchent de la diversification obligataire, et ceux qui souhaitent se montrer prudents par rapport au risque actions.» L’attrait pour cette classe d’actifs se retrouve d’ailleurs dans la collecte.Selon Morningstar, les fonds convertibles Europe ont ainsi réuni 2,3 milliards d’euros sur un an au 8 mars et 615 millions d’euros depuis le début de l’année à la même date. Le positionnement des investisseurs sur les convertibles n’est d’ailleurs pas récent.
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«Depuis trois ans, les flux ont été positifs sur les obligations convertibles, notamment en Europe où elles permettent, pour les compagnies d’assurances, d’optimiser leur ratio réglementaire dans le cadre de Solvabilité 2», relève Maxime Perrin, spécialiste produits chez Lombard Odier Investment Managers (IM). La demande de ces dernières est donc restée forte sur cette classe d’actifs. «Dans le cadre de Solvabilité 2, la consommation en capital réglementaire des obligations convertibles est en moyenne réduite de moitié par rapport à celle d’un...