Valeurs stars de ces dernières années, les entreprises technologiques subissent de plein fouet le ralentissement économique. Le recul de la demande de logiciels a conduit l’écrasante majorité des acteurs à des licenciements massifs ces dernières semaines : rien que depuis le début de l’année, 120 000 salariés auraient été remerciés, selon le site layoffs.fyi.
Des décisions largement applaudies par la Bourse, qui salue les perspectives de progression des marges. Ainsi, le 5 janvier, le marché apprend qu’Amazon s’apprête à licencier 18 000 personnes et s’ensuivent six séances de hausse du cours du géant de l’e-commerce, soit un rebond de 18 %. A l’inverse, le 7 février, c’est le spécialiste du paiement en ligne Adyen qui fait les frais de sa politique de recrutement jugée trop expansive : son cours chute de 16 % en une journée. Des réactions, tout à fait classiques sur les marchés, qui mettent à mal l’image d’investisseurs devenus plus responsables et attentifs à la dimension sociale de leurs placements.
Des Gafam exclus d’office de certains univers d’investissement
Cette lecture purement financière des marchés n’est toutefois pas partagée par tous les gérants ESG. « Suite aux licenciements massifs dans le secteur technologique, nous avons contacté les entreprises concernées que nous avons en portefeuille pour mieux comprendre leurs motivations et leur mode opératoire, indique Marie Vallaeys, analyste ESG du fonds Sycomore Sustainable Tech. Des restructurations non responsables sont traitées comme des controverses. Nous ne soutenons par exemple pas les plans qui répondent simplement à une dégradation de la conjoncture. De même, nous vérifions que ces restructurations incluent un dialogue social, ne ciblent pas les salariés les plus vulnérables, que des indemnités, couvertures santé, formations ou mobilités internes sont proposées ou encore que les collaborateurs qui restent ne sont pas soumis à...