Avec des rendements sur l’OAT 10 ans à 0,5 %, les assureurs ne pourront plus à moyen terme garantir le capital sur les fonds en euro. Une perspective qui ne semble pas inquiéter les compagnies d’assurance, qui comptent substituer progressivement les fonds eurocroissance aux fonds en euro.
Si la politique de la Banque centrale européenne (BCE) a été unanimement saluée par les marchés financiers, elle ne fait cependant pas l’affaire des assureurs vie car celle-ci accentue la baisse des rendements offerts sur les obligations souveraines de la zone euro. L’allocation d’actifs des assureurs vie comprend en effet une majorité d’obligations d’Etat car ils doivent dans le cadre des fonds en euro, qui constituent l’essentiel des contrats distribués, garantir en permanence le capital des souscripteurs. Or, le rendement sur les obligations de l’Etat français n’a eu de cesse de baisser, l’OAT 10 ans passant de 2,56 % au mois de janvier 2014 à 0,83 % fin décembre. Il est encore descendu le lendemain de l’annonce du QE (quantitative easing) par la BCE à 0,55 %. «Avec un rendement de l’OAT à 10 ans à 0,50 %, les compagnies d’assurance ne pourront plus, à un horizon de trois à cinq ans, garantir le capital», prévient Cyrille Chartier-Kastler, associé chez Facts & Figures.
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Toute nouvelle souscription conduit en effet les compagnies d’assurance à acheter de nouveaux titres sur les marchés, à terme donc, les portefeuilles intégreront une majorité de titres avec des rendements inférieurs à 1 %. Cette évolution fait peser un risque majeur sur l’industrie. «Si les taux restent très bas sur une longue période comme au Japon, les compagnies d’assurance ne pourront plus d’ici quelques années servir un rendement positif et devront donc puiser dans leurs réserves (voire leurs fonds...