La baisse de l’or dans le sillage des marchés financiers n’a pas entamé la demande de métal précieux. Bien au contraire, la collecte sur les fonds indiciels qui le répliquent a battu des records. Un comportement qui ne s’explique pas seulement par l’aversion au risque.
Crise financière oblige, les cours de l’or, valeur refuge par excellence, devraient s’envoler. Mais force est de constater que ce mouvement paraît pour l’instant absent, le prix du métal jaune s’étant même replié dans le sillage des marchés financiers. «Le 28 février, la première journée où les marchés financiers ont décroché, les cours de l’or ont, à la surprise générale, baissé», rappelle Arnaud du Plessis, gérant chez CPR Asset Management. Et depuis, leur évolution est erratique, enchaînant des journées de hausse et de baisse. «Cette situation contre-intuitive a été couramment observée pendant les périodes de crise financière, précise Arnaud du Plessis. Certains investisseurs dégagent alors des liquidités pour compenser leurs pertes ou payer leurs appels de marge.» Pour cela, ils privilégient la vente d’actifs très liquides et sur lesquels ils peuvent limiter les pertes. C’est le cas de l’or qui affiche un très léger repli depuis le début de l’année à savoir - 0,92% au 18 mars.
En dépit de la volatilité, les cours de l’or s’inscrivent dans une tendance haussière à long terme (lire Option Finance n° 1529). «Ils sont très sensibles à l’évolution des taux d’intérêt réels : lorsque ces derniers diminuent, le métal précieux en profite, explique Véronique Riches-Flores, économiste, fondatrice de RichesFlores Research. Les politiques quantitatives des banques centrales, qui ont conduit à une baisse des taux d’intérêt réels, ont donc largement favorisé l’or ces dernières années et...