La société de réassurance, Scor, s’est préparée très en amont à la directive Solvabilité 2 en créant un modèle interne. Même si ce dernier lui permet de mieux affiner le calcul de ses risques, son allocation d’actifs a dû être repensée pour tenir compte des nouvelles exigences prudentielles.
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Depuis le 1er janvier, la directive Solvabilité 2 est entrée en application. Comment Scor s’est préparé à ce chantier réglementaire ?
Scor se prépare depuis de nombreuses années à la mise en œuvre de la directive Solvabilité 2. Très tôt, nous avons fait le choix de construire un modèle interne plutôt que d’utiliser la formule standard définie par le régulateur. Construire notre propre modèle a mobilisé les équipes, l’expertise technique et les ressources du groupe durant près de dix ans. A l’issue d’un travail titanesque, 20 000 pages de documentation ont été livrées au régulateur en mai 2015, le Collège de l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) a approuvé notre modèle en novembre dernier, après de longs mois de discussion. Mais, cela faisait déjà trois ans que Scor utilisait son modèle dans la gestion quotidienne du groupe.
Concrètement comment l’avez-vous appliqué à votre allocation d’actifs ?
Dès 2013, notre plan stratégique triennal a été construit pour tenir compte de Solvabilité 2, en particulier en matière d’allocation du capital nécessaire à nos activités. Cette directive a, in fine, complètement modifié notre manière de déterminer notre allocation d’actifs. Avant cette réglementation, nous devions construire un portefeuille efficient en termes de couple rendement-risque pour chaque classe d’actifs et en fonction des contraintes d’actif-passif, de liquidité, de duration… Désormais, il faut ajouter une dimension coût et rémunération en capital. Au niveau du groupe, nous nous étions engagés auprès de nos actionnaires à rémunérer le capital avec un objectif de rendement de 10 %. La dimension «allocation en capital» est aujourd’hui définie par notre modèle...