Avec 215 milliards d’euros d’encours sous gestion, BNP Paribas Cardif est un important investisseur sur les marchés, notamment obligataires. Depuis l’intervention de la Banque centrale européenne sur le crédit européen, il a adapté sa stratégie d’investissement et poursuit sa recherche de rendement sur d’autres classes d’actifs.
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Comment analysez-vous les récents événements survenus sur les marchés ces dernières semaines ?
Le résultat du référendum britannique a créé la surprise sur les marchés. Aucun de nos interlocuteurs, même à Londres, n’anticipait un vote en faveur du Brexit. Depuis, nous gérons la remontée des risques sur les marchés financiers. Cette annonce a eu un impact indirect sur nos placements très peu exposés au marché britannique. Outre la volatilité sur les actions, nous avons surtout constaté une accélération du mouvement de baisse des taux d’intérêt. Dès le résultat du référendum, ce dernier s’est en effet accéléré, même sur des marchés très éloignés du Royaume-Uni, puisque les taux d’intérêt des bons du Trésor américains ont aussi baissé, pour se fixer autour de 1,3-1,4 %.
Nous sommes convaincus désormais que la tendance des taux ne va pas s’inverser rapidement. La Banque centrale européenne (BCE) devrait poursuivre et même accentuer sa politique monétaire accommodante, compte tenu des événements au Royaume-Uni. C’est le cas également de la Réserve fédérale américaine, qui ne devrait pas remonter ses taux, comme prévu, cet été. Les banquiers centraux vont en effet plutôt maintenir une politique accommodante tant que le marché ne se stabilise pas. Nous doutons même que la Fed puisse annoncer une remontée des taux dès le mois de septembre, puisque la date sera alors trop proche des élections américaines, qui ont lieu le 8 novembre. Finalement, elle pourrait ne relever ses taux qu’en fin d’année 2016.
Face à ce constat, avez-vous effectué des arbitrages dans votre portefeuille obligataire?
Nous avons effectivement augmenté marginalement notre exposition aux...