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Politique monétaire

Quantitative easing européen : pourquoi tant de liquidités ?

Publié le 6 février 2015 à 16h12    Mis à jour le 6 février 2015 à 17h42

Audrey Spy

Si la BCE a créé la surprise le 22 janvier en annonçant un programme de rachats d’actifs plus important que prévu, sa stratégie laisse dubitatifs les professionnels. Ceux-ci craignent qu’elle ne perturbe les marchés, alors même que ses effets sur l’économie risquent de rester limités.

«Le problème avec le quantitative easing, c‘est que cela fonctionne dans la pratique, mais pas dans la théorie.» Ce constat de l’ancien président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke – qui a instauré ce type de politique monétaire non conventionnelle dès 2008 aux Etats-Unis – explique sans doute le scepticisme dont a fait preuve une partie de la communauté des financiers à l’annonce des dernières décisions de la Banque centrale européenne (BCE). Celle-ci a indiqué le 22 janvier dernier qu’elle allait étendre sa politique monétaire d’assouplissement quantitatif en rachetant, dès le mois de mars, des emprunts souverains sur les marchés, en supplément de son programme portant sur les titres privés (notamment ABS et covered bonds) lancé en 2014. Son président, Mario Draghi, a même surpris l’ensemble des marchés en annonçant un montant d’investissement de 60 milliards d’euros chaque mois jusqu’au moins septembre 2016, soit l’équivalent au minimum de 1 100 milliards d’euros. «L’intervention de la BCE est de grande envergure car les montants annoncés représentent d’ores et déjà 35 % du PIB de la zone euro, constate Franck Nicolas, directeur investissements et solutions clients chez Natixis Asset Mangement. En comparaison le programme de quantitative easing mené par la Fed n’a représenté que 25 % du PIB américain.»

Une technique déjà utilisée par d’autres banques centrales

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