Après la chute spectaculaire des Bourses mondiales lors de la dernière semaine de février, les marchés peinent à se reprendre. Les gérants tentent d’analyser cette crise qui ne ressemble à aucune autre. Ils redoutent surtout qu’elle ne ravive les craintes de récession qui avaient déjà fait décrocher les marchés fin 2018. Un climat de grande incertitude propice à la volatilité.
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Depuis deux semaines, les marchés financiers vivent au rythme des bulletins de santé de la population mondiale. La contagion à l’Europe de l’épidémie de coronavirus Covid-19 partie de Chine a réveillé en sursaut des marchés financiers jusque-là relativement sereins. Ils ont enregistré des chutes inédites depuis les sombres heures de la crise de 2008 qui avaient vu le CAC 40 dévisser de 22,2 % la semaine du 10 octobre et le S&P 500 de 18,2 %. Certes, ces niveaux n’ont pas été atteints, mais sur la semaine du 21 au 28 février dernier, le CAC 40 a tout de même décroché de 11,94 % et l’Eurostoxx 50 de 12,60 %, contre - 11,49 % pour le S&P 500 et - 10,46 % pour l’indice mondial MSCI ACWI. Depuis début mars, les Bourses essaient de reprendre pied, poussées par les banques centrales comme la Fed, qui a créé la surprise en baissant ses taux de 50 points de base dès mardi. Mais les marchés jouent surtout au yoyo : au final, jeudi soir, le CAC 40 et l’Eurostoxx 50 ne regagnaient que 1 %, contre un S&P 500 en progression de 2,4 % vendredi matin.
Une analogie limitée avec le SRAS
Pour appréhender la situation, les professionnels de la gestion fouillent dans leur mémoire à la recherche de crises analogues. Mais aucune comparaison ne leur paraît satisfaisante. «La première tentation est d’étudier l’épidémie de SRAS en 2002-2003», note Philippe Waechter, chef-économiste d’Ostrum AM. A l’époque, la Chine, épicentre de l’épidémie, avait vu ses Bourses chuter de 15 % en 4 mois. «Mais cette comparaison n’est pas très pertinente...