Face à une crise inédite, l'Agence Option Finance a interrogé Guillaume Jalenques de Labeau, PDG de Mansartis et Nourane Charraire, directeur de la gestion, pour connaître leur analyse.
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Quelle était votre exposition avant la crise ?
Guillaume Jalenques de Labeau, PDG :
Nous avons débuté l'année avec une légère sous-pondération sur les actions, c'est-à-dire à environ 70%. Quand le virus a déferlé sur l'Europe, nous avons fait le constat que cette crise serait significativement différente de celle de 2008. A l'époque, la conjoncture commençait à se détériorer et le système bancaire et financier menaçait d'exploser. Rien de tout cela aujourd'hui … Après un net ralentissement en 2019, l'économie commençait à repartir en début d'année avec un chômage en baisse, des taux d'intérêt extrêmement bas, ... Par ailleurs nous étions persuadés que les banques centrales, et les pouvoirs publics ne commettraient pas les mêmes erreurs qu'en 2008 en tardant à intervenir. Et effectivement, celles-ci se sont rapidement et massivement mobilisées tandis que les Etats ont fait en sorte que les entreprises ne détruisent ni l'emploi ni leurs capacités productives à travers des efforts budgétaires sans précédent. Aussi, dès le début, nous avons compris que le choc serait violent, mais qu'il ne devrait être que temporaire.
Justement, la reprise ne risque-t-elle pas d'intervenir plus tardivement que prévu ?
Guillaume Jalenques de Labeau :
C'est effectivement le seul élément de notre scénario qui a évolué. Nous nous sommes aperçus que la mise en place des mesures de déconfinement s'étalerait sur plusieurs mois, retardant d'autant le rebond. Pour autant, il aura bien lieu !
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Comment avez-vous réagi à la chute des marchés ?
Nourane Charraire, directeur de la gestion :
Il est clair que la réaction des marchés a été brutale. Les actions ont perdu environ 40% entre le 19 février et le 14 mars tandis que le marché obligataire s'est fermé. L'Investment Grade comme le High Yield ont chuté. Nous avons très vite estimé que les marchés allaient trop loin et nous nous sommes renforcés sur les actions à la mi-mars, lorsque les indices étaient au plus bas. Depuis, ils ont regagné 25% !