Limiter la perte de biodiversité, telle est l’ambition du fonds indiciel BNP Paribas Easy ESG Eurozone Biodiversity Leaders PAB. Lorraine Sereyjol-Garros, responsable globale du développement ETF et fonds indiciels chez BNP Paribas Asset Management, fait le point sur la méthodologie exigeante mise en place pour atteindre cet objectif.
BNP Paribas Asset Management, qui a été pionnier sur le segment des ETF bas carbone, se saisit aujourd’hui, en amont, d’un autre sujet majeur : celui de la biodiversité…

Un quart des espèces de la planète sont exposées à un risque d’extinction d’ici à 2050, ce qui constituerait la sixième extinction de masse de l’Histoire, la dernière en date étant celle des dinosaures. La perte de biodiversité est intrinsèquement liée au changement climatique, puisqu’il en est à lui seul responsable à hauteur de 40 %.
Il s’agit là d’un phénomène très grave car, en plus des menaces qui planent sur les espèces animales et végétales, cela fait également peser un risque sur l’activité économique, qui est tributaire de la biodiversité. De fait, la moitié du PIB mondial est menacée par la dégradation progressive de la nature.
Les risques étant clairement posés, il s’agit maintenant de mettre en œuvre des solutions pour remédier à la perte de biodiversité.
Est-ce dans cette optique que vous avez décidé de lancer un nouvel ETF ?
Le fonds indiciel BNP Paribas Easy ESG Eurozone Biodiversity Leaders PAB, lancé en septembre dernier, permet en effet aux investisseurs de s’exposer aux entreprises dont l’impact potentiel sur la biodiversité est plus faible que leurs pairs dans les mêmes super secteurs ICB. L’empreinte des sociétés du portefeuille sur la biodiversité est d’ailleurs inférieure de 38 % à celle des entreprises de l’indice Euronext Eurozone 300 au 30 septembre 2022.
De notre côté, l’objectif est de mettre en place, pour les entreprises sélectionnées dans l’indice, une politique de vote et d’engagement afin de les sensibiliser sur le sujet de la protection de la biodiversité et de les inciter à s’engager dans cette voie.
Comment avez-vous structuré ce produit ?
Les problématiques majeures pour adresser cette thématique sont à ce stade le manque de données disponibles – la réglementation CSRD, qui instaure de nouvelles obligations de reporting RSE pour les entreprises, n’entrera en vigueur qu’en 2024 – et l’absence d’indicateur uniforme, en attendant que la taxonomie européenne apporte des éclaircissements.
Pour cet ETF, nous avons travaillé en partenariat avec Euronext qui utilise Moody’s, pour les notations ESG, et Iceberg Data Lab pour l’évaluation de l’empreinte biodiversité. Nous ciblons volontairement les entreprises de la zone euro car nous considérons qu’elles sont plus sensibilisées à la préservation et à la restauration de la biodiversité que dans le reste du monde. En parallèle, nous avons décidé de nous concentrer sur les grandes capitalisations car il existe encore peu de pure players sur cette thématique naissante.
Quelle est la méthodologie retenue ?
Les entreprises qui composent l’indice Euronext Eurozone 300 font l’objet d’une première sélection selon une méthodologie best-in-class qui exclut, au sein de chaque secteur d’activité, 20 % des moins bien notées ou non notées sur les critères ESG.
Précisons que sont exclues d’office les sociétés faisant l’objet de controverses du Pacte mondial des Nations unies ou relevant de certains secteurs tels que les armes controversées, l’extraction minière du charbon, l’uranium, le gaz de schiste ou la production de tabac.
Les entreprises sont ensuite notées par Iceberg Data Lab en fonction de leur impact potentiel sur la biodiversité, selon quatre axes : pollution de l’eau et de l’air, changement climatique et changement d’utilisation des sols. Seules 30 % des mieux notées au sein de chaque super secteur ICB sont retenues. Le portefeuille comprend au final une soixantaine de valeurs, ce qui reflète la sélectivité de la méthodologie.
Ce fonds thématique se distingue par le fait qu’il est aligné avec les Accords de Paris (standard Paris Aligned Benchmark ou PAB). La perte de biodiversité et le changement climatique étant intrinsèquement liés, il nous a semblé pertinent d’avoir une double approche, à la fois en termes de limitation des impacts négatifs sur la biodiversité et de protection du climat à travers des objectifs de décarbonation (en l’occurrence, une réduction de l’intensité carbone par rapport à l’univers de départ de 50 %, avec une trajectoire de décarbonation de l’empreinte carbone de 7 % par an).
Photo ©Eugénie/Jozéphine
La valeur des investissements et les revenus qu’ils génèrent peuvent enregistrer des hausses comme des baisses et il se peut que les investisseurs ne récupèrent pas l’intégralité de leur placement. Les performances ou réalisations du passé ne sont pas indicatives des performances actuelles ou futures. Les fonds décrits présentent un risque de perte en capital. Pour une définition et une description plus complète des risques, merci de vous reporter au prospectus et DICI du fonds.