Après avoir racheté massivement leurs actions sur les marchés ces dernières années, les entreprises américaines commencent à infléchir leur politique. Cette situation ne semble pas inquiéter pour l’instant les gérants.
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11 milliards de dollars pour Pfizer, 5 milliards de dollars pour Visa, 6,4 milliards de dollars pour IBM… les annonces de programme de rachat d’actions d’entreprises américaines se sont multipliées ces dernières semaines. Néanmoins, en valeur, elles ont tendance à décliner depuis plusieurs mois. Selon FactSet, le montant des rachats d’actions, même s’il atteint encore 123,7 milliards de dollars au deuxième trimestre, a diminué de 1,1 % par rapport au trimestre précédent. «Sur la première moitié de l’année 2014, nous constatons donc un effet neutre des rachats d’actions sur le marché américain : il y a eu autant d’émissions que de rachats, remarque Philippe Vialle, gérant actions chez Groupama AM. Il peut donc s’agir d’un point d’inflexion sur ce marché, qui était, depuis 2011, largement acheteur net de ses actions. En trois ans, les sociétés cotées américaines ont en effet dépensé 1,5 trillion de dollars pour racheter leurs propres actions, un niveau record qui s’explique par le fait qu’elles possédaient d’importantes liquidités mais pas assez de visibilité, compte tenu de la conjoncture, pour les investir dans leur croissance tant interne qu’externe.»
Une situation qui a d’ailleurs largement profité au marché boursier américain. «Face à la baisse du nombre d’actions en circulation, les bénéfices nets par action (BPA) des sociétés américaines ont mécaniquement augmenté, commente Philippe Vialle. Des études ont montré que pour 100 milliards de dollars de rachats d’actions...