Afin de se protéger contre des chocs économiques extrêmes, l’assureur-crédit français vient de contracter une ligne de financement en fonds propres. Cette dernière, d’une maturité de trois ans, portera sur un montant maximal de 100 millions d’euros.
Pour Coface, l’entrée en vigueur le 1er janvier dernier de la directive Solvabilité II, qui s’applique à tous les assureurs européens, ne posait a priori pas de problème. «Dans le cadre de cette directive, qui nous impose de renforcer notre ratio de solvabilité, nous avions décidé en 2014 d’accroître nos fonds propres éligibles pour le calcul de ce dernier en émettant un emprunt hybride de 380 millions d’euros», explique Carine Pichon, directrice administrative et financière de Coface. Avec des fonds propres représentant 147 % du capital exigé par Solvabilité II, la société se trouvait donc, fin 2015, à l’abri de tout danger immédiat.
Une mesure de précaution supplémentaire
Toutefois, Coface a préféré jouer la carte de la prudence. «Si nos fonds propres ainsi constitués sont suffisants pour nous permettre de faire face à des retournements conjoncturels limités, ils pourraient toutefois se révéler trop faibles dans l’éventualité d’un choc économique extrême, poursuit Catherine Pichon. Par exemple, une crise semblable à celle de 2008 pourrait ramener nos fonds propres à seulement 112 % du capital de solvabilité requis. Si la probabilité qu’un choc plus important se produise est très limitée, nous voulions tout de même envoyer un signal positif à nos investisseurs.» Coface a donc cherché une solution de financement permettant de se prémunir contre ce risque.
Mais l’assureur-crédit ne voulait pas recourir à une augmentation de capital ou à une nouvelle émission de titres hybrides, dans la mesure où il n’avait à ce stade...