S’inspirant de Gecina, plusieurs entreprises travaillent actuellement sur un projet de transformation de leurs emprunts obligataires classiques existants en obligations à dimension durable. Générant divers bénéfices, notamment sur un plan financier, de telles opérations nécessitent toutefois une lourde préparation.
Gecina a ouvert la voie. En mai 2021, la foncière devenait le premier émetteur obligataire au monde à transformer ses souches d’obligations conventionnelles existantes en obligations vertes. Séduite par cette démarche innovante, sa concurrente espagnole Colonial – présente en France via sa filiale Société Foncière Lyonnaise – a engagé, le 12 janvier dernier, une opération de conversion similaire, suivie par Icade. D’autres devraient suivre. « L’initiative de Gecina fait des émules », constate Franck Hergault, managing director dans l’équipe DCM corporate origination de Crédit Agricole CIB, qui accompagne actuellement plusieurs de ses clients sur un tel projet.
Des spreads plus favorables
Cet intérêt peut s’expliquer par deux facteurs principaux. Déjà, le fait de conférer à l’intégralité de sa structure de financement une dimension ESG est perçu, au sein d’un nombre croissant de directions financières, comme un moyen idéal pour mettre un éclairage sur la politique RSE du groupe et renforcer ses engagements dans ce domaine. A cela s’ajoute un intérêt d’ordre financier. « Pour diverses raisons (convictions du gérant, attentes des investisseurs finaux, évolutions réglementaires, etc.), les obligations vertes, sociales ou durables sont de plus en plus recherchées par les gérants obligataires », rappelle Franck Hergault. Pour un même émetteur, cette demande exacerbée tend désormais à se matérialiser, sur le marché primaire, par la détermination d’un niveau de marge (spread) plus faible dans le cas d’une émission ESG que dans le cas d’un emprunt obligataire conventionnel.