Afin de limiter la dilution potentielle que pouvait entraîner sa souche d’obligations convertibles émises en 2015, Ingenico a acquis sur le marché des options d’achat sur ses propres titres. Grâce à la baisse récente du cours boursier de la société, cette opération se traduit notamment pour elle par un gain financier.
S’inspirant d’opérations récemment menées par plusieurs grands groupes comme Total, Technip ou encore Valeo, Ingenico pourrait à son tour inspirer d’autres émetteurs français. Courant novembre, le spécialiste des solutions de paiement a souscrit sur les marchés des produits dérivés, correspondant à des options d’achat (calls) sur ses propres actions. Ces calls lui permettent ainsi d’effacer une partie du risque de dilution que fait actuellement peser sur ses actionnaires la souche d’obligations convertibles de type Oceane émise en juin 2015, pour un montant de 500 millions d’euros (4,8 % du capital). En effet, si les détenteurs des Oceane réclament la conversion, le groupe pourra alors exercer ses options et ainsi recevoir des titres existants, qu’il pourra ensuite leur distribuer. Un procédé peu utilisé au cours des dernières années. «S’il y a déjà eu dans le passé des opérations similaires, de la part d’ArcelorMittal et de Capgemini par exemple, elles s’étaient raréfiées depuis 2011», confirme Thomas Feuerstein, responsable equity-linked chez Société Générale CIB.
Une combinaison de facteurs favorables
C’est à partir de la fin 2015 que les équipes financières d’Ingenico ont commencé à réfléchir à un tel montage.
«Quelques mois après notre émission d’Oceane (réalisée en juin 2015), nous avions constaté que plusieurs grands groupes avaient procédé à l’émission d’obligations convertibles non dilutives grâce à l’acquisition, en parallèle de l’émission d’OC, de calls miroirs sur leurs propres actions, indique Anne Gobert, directrice financements, trésorerie et credit management d’Ingenico Group.Plusieurs établissements...