Avec le rachat de LeasePlan, spécialiste du leasing auto, Société Générale vient d’annoncer la plus grosse acquisition de son histoire. A quoi répond ce choix d’investissement ?
Il faut d’abord souligner que cette opération permet au groupe bancaire de renouer avec la croissance externe, alors qu’il se trouvait plutôt, ces dernières années, dans un processus d’attrition : arrêt de certaines activités de banque d’investissement (dérivés actions complexes), vente de Lyxor, cession de réseaux dans les Balkans… Il était important pour le directeur général de la banque, Frédéric Oudéa, de montrer que le groupe Société Générale garde une forte ambition de croissance sur ses segments clés.
Cette acquisition va-t-elle renforcer la profitabilité de la banque ?
On peut le penser. En fusionnant avec le néerlandais LeasePlan, ALD, la filiale de leasing de Société Générale va devenir l’un des leaders mondiaux de la location longue durée, juste derrière Volkswagen et RCI (groupe Renault-Nissan). Cette taille importante lui confère un avantage comparatif réel, en augmentant sa capacité d’investissement dans un secteur en transformation. Des investissements importants dans la digitalisation de cette activité sont à prévoir, s’agissant aussi bien de la distribution, de la revente, que des services associés, comme la connectivité.
En outre, cette fusion va permettre de faire jouer pleinement les synergies importantes qui existent déjà, entre la banque corporate et la gestion de flotte automobile pour les entreprises, par exemple, et donner lieu à une optimisation des coûts estimée à 380 millions d’euros. La rentabilité de cette activité peu risquée est supérieure à 16 % en moyenne depuis 2017, si l’on considère le retour sur capital, ce qui est bien supérieur à la moyenne des activités de Société Générale d’environ 10 % en 2021… et la fusion ne peut que la conforter.