En émettant des obligations ESG, les entreprises bénéficieraient d’un léger gain financier sur le taux d’intérêt à payer (« greenium). Cependant, pour les émetteurs, le recours à des instruments de financement durable reste avant tout un moyen de communication autour de la responsabilité sociale et environnementale.
En 2014, la publication des Green Bond Principles par l’ICMA (Association internationale des marchés de capitaux) lançait le développement des « obligations vertes », spécifiquement destinées à collecter des fonds pour des projets climatiques et environnementaux. Moins de dix ans après, ces instruments de la finance durable, qui ne représentaient même pas 1 % du montant total des émissions obligataires en euro, pèsent désormais entre 25 % et 30 %. De plus, le taux de sursouscription pour les émissions fléchées ESG est en moyenne supérieur à celui des émissions classiques (voir tableau), démontrant l’attrait croisant des investisseurs, en particulier les fonds article 8 et article 9 qui détiennent des poches dédiées aux financements ESG, pour ce type d’instruments.
« En septembre dernier, quand nous avons émis un SLB, nous avons obtenu une sursouscription de 2,5 milliards d’euros pour une émission de 500 millions d’euros, souligne Matthieu Bouchery, directeur du financement et de la trésorerie du groupe Orange. Sur cette opération, nous considérons avoir obtenu une légère prime de l’ordre de 5 points de base sur le taux d’intérêt payé. » La prime dont il est question porte le nom de « greenium » et représente le rendement concédé par les investisseurs aux entreprises émettrices d’un green bond par rapport au rendement qu’ils auraient exigé pour une obligation conventionnelle avec les mêmes caractéristiques.
Une prime difficilement mesurable
Cependant, dans les faits, déterminer l’existence ou non d’un « greenium...