Alors que l’effondrement de l’activité économique provoque des tensions fortes sur le besoin en fonds de roulement, de nombreuses entreprises ont vu les rejets de prélèvements automatiques se multiplier, au même titre que les demandes de report de paiement. Pour augmenter leur taux de recouvrement, les credit managers ont dû faire évoluer leur approche, en mettant notamment l’accent sur la prévention des difficultés.
Sur le front des délais de paiement, les effets du confinement se font de plus en plus durement ressentir. Selon les dernières statistiques de Bercy, les incidents de paiement ont en effet triplé en valeur la semaine du 30 mars par rapport à la même semaine en 2019, pour atteindre un montant d’environ 270 millions d’euros. Entre janvier et mi-avril des deux dernières années, le montant total des incidents de ce type avait avoisiné en rythme hebdomadaire… 50 millions d’euros en moyenne.
Cette dégradation récente et brutale de la situation est pleinement constatée par l’Association française des credit managers (AFDCC), dont les adhérents interrogés ont tous enregistré leurs premières difficultés de recouvrement de créances il y a un mois. «Alors que notre activité de loueur se poursuit et que nous devons, en conséquence, continuer de financer notre cycle d’exploitation, le nombre de rejets de prélèvements a atteint 20 % depuis fin mars, déplore Nathalie Bernet Becuwe, credit manager chez un loueur longue durée de véhicules. Il est d’autant plus difficile de récupérer le cash que nos interlocuteurs habituels, chez nos clients, sont actuellement difficilement joignables en raison du confinement».
Ce cas de figure est loin d’être isolé. «Pour notre part, nous enregistrons une augmentation de 10 % des rejets de prélèvements depuis le début de la crise, notamment auprès de nos petits clients, observe Eric Chauveau, credit manager de SCD Luisina, grossiste pour les cuisinistes dont...