Le recours aux sondages de marché en amont d’une opération sur les marchés actions s’est intensifié au cours des derniers mois. Dans un environnement de marché toujours volatil, cette pratique présente notamment l’avantage de réduire le risque d’exécution d’une émission ou d’une cession de bloc.
C’est une émission d’obligations convertibles remarquée à plus d’un titre qu’a réalisée mi-novembre le groupe Seb. Au-delà de son caractère inaugural, du rendement obtenu (- 0,42 %) et du produit utilisé pour la première fois sur le marché en euros, des Ornane, l’opération a été lancée sans la réalisation en amont d’un sondage de marché. Si cette situation n’est pas inédite, elle est devenue relativement rare aujourd’hui. «Le recours aux sondages est aujourd’hui quasi systématique sur le segment equity-linked, constate Xavier Larnaudie, coresponsable de la syndication actions chez Crédit Agricole CIB. Sur les cessions blocs de titres, cette pratique s’est également intensifiée au cours des derniers mois.»
Un dispositif encadré
Consistant à interroger quelques investisseurs sur leurs intentions de souscrire à une opération, et surtout à quelles conditions, ces sondages ne font certes pas l’unanimité, tant du côté des gérants (voir encadré) que des sociétés. «Certains clients ont le sentiment qu’une fois sondée, l’émission ou la cession d’actions doit absolument être lancée, même si les retours des investisseurs ne sont pas optimaux, indique Charles-Henry Gaultier, responsable ECM France chez Deutsche Bank. A défaut de le faire, ils sont en effet persuadés que leur cours, ou celui de la participation qu’ils détiennent en portefeuille, sera sanctionné, même si, dans les faits, ce n’est absolument pas le cas.»
Motif de cette crainte : des fuites qui se répandraient sur les marchés. Pour les banquiers,...