Si le marché de la location de bureaux est désormais plus favorable aux entreprises qu’il ne l’était avant 2020, la prise en compte de l’inflation dans les loyers peut provoquer des hausses de prix importantes. Des solutions existent pour en limiter les effets.
Du jamais vu ! Depuis sa création en 2011, l’indice des loyers des activités tertiaires (ILAT), permettant d’indexer le prix des loyers de bureaux sur l’inflation, n’avait jamais progressé aussi fortement dans un laps de temps si court. En un an, il a augmenté de près de 5 % quand, les années précédentes, sa hausse ne dépassait pas 1 %.
Un indice revalorisé chaque trimestre
Concrètement, la plupart des entreprises vont être concernées dans les prochains mois – si ce n’est pas déjà fait – par une telle revalorisation de leur loyer de bureau. « L’indice est recalculé tous les trimestres et dépend pour moitié de l’indice des prix à la consommation, pour 25 % de celui des prix à la construction et 25 % de l’évolution du PIB, détaille Alain Bouskela, directeur du département bureaux grand projets IDF chez CBRE France. Les loyers sont ensuite revalorisés en fonction de l’ILAT une fois par an, à la date anniversaire du bail. »
Cette hausse liée à l’inflation des derniers mois affecte d’autant plus les entreprises qu’elle s’ajoute aux revalorisations – certes plus faibles – des années précédentes. « Les sociétés qui sont par exemple depuis cinq ans dans les mêmes locaux versent désormais un loyer 12 % plus élevé que celui payé initialement ! », ajoute Alain Bouskela. En effet, cette indexation s’applique obligatoirement sans recours possible.
Des prix de marché relativement stables entre 2021 et 2022
- Actuellement, selon Immostat, les prix des bureaux de seconde main s’établissent en moyenne à 692 euros/m2 dans le quartier central des affaires de Paris, à 503 euros/m2 dans le reste de la capitale, à 379 euros/m2 dans le croissant ouest et à la Défense, à 274 euros/m2 en première couronne et à 171 euros/m2 en seconde couronne. Des prix relativement stables, voire en légère hausse, qui ne prennent pas en compte les mesures d’accompagnement, en hausse dans certains quartiers, qui viennent réduire le montant versé par les entreprises.
- Dans le reste de la France, selon CBRE, les loyers prime (valeur moyenne haute) sont très variables d’une ville à une autre. Ainsi, à Lyon il s’établit en moyenne à 340 euros/m2 et à Marseille à 290 euros/m2, tandis qu’à Bordeaux les loyers prime atteignent 230 euros/m2, à Rennes 220 euros/m2 et à Montpellier 190 euros/m2.
Des négociations à mener avec son bailleur
Dans le contexte actuel, la seule solution pour les entreprises est d’attendre la fin de leur bail – au bout de neuf ans généralement en Ile-de-France – pour renégocier leurs...