A l’occasion de son refinancement de 80 millions d’euros de crédit corporate, la foncière cotée Selectirente a inauguré le premier sustainability linked loan de son histoire. Elle renforce ainsi ses engagements extra-financiers sur le passif de son bilan, après avoir engagé un grand chantier destiné verdir ses actifs.
Réputé très polluant, le secteur de l’immobilier n’a guère d’autre choix que de se transformer en profondeur, les banques étant désormais de plus en plus réticentes à financer ses entreprises sans qu’elles ne lient ces financements à des objectifs extra-financiers. En anticipant, en juillet dernier, le refinancement de 80 millions d’euros de dette (35 % de son endettement actuel) qui devait arriver à échéance en février 2025, la foncière Selectirente, cotée sur Euronext Paris compartiment B et spécialisée dans les murs de commerces de proximité en centre-ville, avait donc pour ambition de donner une coloration verte à ce dernier. Mais tous les éléments n'étaient pas encore réunis. « Nous étions sur la même longueur d’onde, car l’exigence de verdissement est quasiment devenue un prérequis pour nous, en particulier pour les foncières avec un patrimoine identifié, même si nous gardons toujours un peu de souplesse », souligne Jérémy Dupuy, head of real estate structured finance chez Société Générale, arrangeur de l’opération.
Il s’agissait en l’occurrence de deux lignes de crédit distinctes, avec un prêt participatif relance (PPR) de 50 millions d’euros à échéance cinq ans, et doté de deux options d’extension d’une année, ainsi que 30 millions d’euros de crédit revolving (RCF) sur trois ans, extensible une année supplémentaire. « Cependant, nous n’étions pas totalement prêts à ce moment-là pour annoncer un sustainability-linked loan, concède Jérôme Descamps, président de...