Après un exercice 2017 marqué par une hausse des montants levés en actions comme en dette, le retour de la volatilité a sensiblement affecté l’activité en 2018. Alors que le marché actions français a vu les volumes d’émissions plonger, notamment sur le compartiment des introductions en Bourse, celui de la syndication de crédit a pâti, mais dans une moindre mesure, du ralentissement des transactions M&A. Sur le marché obligataire, la croissance des fonds émis ne saurait enfin masquer la dégradation générale des conditions d’emprunt, consécutive à une plus forte sélectivité des investisseurs.
Marché actions – Une baisse d’activité sur tous les segments
«Compliquée». «Délicate». «Pas glorieuse». «Difficile». Les banquiers ne manquent pas d’épithètes négatifs pour qualifier l’année écoulée sur le marché actions français. De fait, en 2018, les montants levés dans le cadre de financements en fonds propres ou correspondant à des placements de blocs ont atteint 10,5 milliards d’euros, s’affichant en retrait de près de 64 % sur un an, selon HSBC. En sus, l’equity capital market (ECM) français a réalisé sa plus mauvaise performance depuis… 2012 ! «Les incertitudes entourant la résilience de la croissance mondiale et la remontée des taux des deux côtés de l’Atlantique, les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, l’issue aléatoire du Brexit ou encore la trajectoire politique et budgétaire incertaine de l’Italie ont favorisé la résurgence de la volatilité, et donc l’apparition de fenêtres de correction prononcées tout au long de l’année», indique Xavier Larnaudie, coresponsable de la syndication actions chez Crédit Agricole CIB. Maigre consolation, la France est loin d’être un cas isolé en Europe : le Royaume-Uni et l’Allemagne ont vu les opérations réalisées sur leurs marchés actions se replier de 11 % et de 15 % respectivement en valeur depuis janvier, les Pays-Bas de 58 %, l’Espagne de 70 % et l’Italie de 80 %.
Introductions en Bourse : des annulations et reports nombreux
Le montant global des IPO parisiennes s’est péniblement établi à 1,1 milliard d’euros en 2018, contre 2,4 milliards d’euros l’an dernier. Dans un contexte chahuté par le retour de la volatilité, l’année 2018...