Depuis quelques années, le corporate venture, pratique consistant pour une entreprise à prendre une participation minoritaire dans une start-up innovante, connaît un regain de dynamisme en France. Afin de créer des synergies avec les sociétés ciblées, de plus en plus de groupes optent aujourd’hui pour une stratégie d’investissement en direct pilotée non plus par des sociétés de gestion mais par des équipes internes dédiées.
Ces dernières années, les effets de la dernière crise financière s’estompant, le corporate venture, investissement minoritaire réalisé par des entreprises dans des start-ups innovantes à des fins financières et/ou stratégiques, n’a cessé de prendre de l’ampleur en France. Entre 2013 et 2016, le montant total investi par les compagnies d’assurances, les banques ou les groupes industriels hexagonaux dans des tours de table a été multiplié par trois pour atteindre 3,6 milliards d’euros, selon France Invest.
Encore largement sous-représentées au tournant de la dernière décennie, près des deux tiers des sociétés du CAC 40 sont engagées aujourd’hui dans une démarche de corporate venture, Axa, Orange et Total étant les plus actives en valeur (voir encadré). Dernièrement, l’alliance Renault Nissan Mitsubishi a lancé un véhicule baptisé Alliance Ventures, détenu à 40 % par la marque française. Du côté des groupes d’envergure plus petite, de nouveaux entrants comme Groupe UP (ex-Chèque Déjeuner) ont rejoint ces derniers temps les quelques acteurs présents depuis une petite décennie sur le marché, tels SEB ou Radiall.
Cet élargissement en volume et en valeur du marché français du corporate venture s’est accompagné peu à peu d’un changement d’approche de la part des groupes actionnaires. Naguère engagées essentiellement au travers de fonds multi-corporates indépendants, type Aster Capital, Ecomobility Ventures ou Electranova, la plupart de ces entreprises se sont progressivement dotées en...