Ces dernières années, les néobanques françaises pour entreprises se sont diversifiées dans un très grand nombre de services, dont les solutions de paiement, de tenue de compte, et l’aide administrative. Plusieurs de ces fintechs, à l’instar de Qonto, comptent désormais plusieurs centaines de milliers de clients. Mais leur modèle économique commence à révéler ses faiblesses.
Ces derniers mois, plusieurs centaines de clients français particuliers et professionnels de la néobanque N26 ont découvert avec stupeur que leurs comptes avaient été fermés sans préavis et que leurs fonds devenaient, de ce fait, inaccessibles. Portée devant le tribunal judiciaire de Nanterre mi-avril dans le cadre d’une procédure collective (voir encadré ci-dessous), l’affaire a sensiblement terni la « success story » de la société allemande, l’un des fleurons de la finance innovante du Vieux Continent, créée en 2013 et valorisée près de 10 milliards d’euros. Elle suscite d’autant plus d’interrogations qu’elle survient, plus largement, dans un contexte difficile pour les néobanques. Depuis plusieurs mois, ces fintechs sont effectivement sous le feu des critiques de certains régulateurs et institutions – l’un des derniers en date étant le Fonds monétaire international (FMI) – qui vont jusqu’à voir en elles une menace pour la stabilité financière mondiale (voir encadré ci-dessous). Ces critiques concernent aussi bien les néobanques dites « grand public », qui ciblent les particuliers, que celles dites « professionnelles », centrées sur les entreprises.
L’écosystème français des néobanques professionnelles affiche pourtant, de prime abord, une très bonne santé. En à peine cinq ans, une vingtaine d’acteurs, pour moitié français et pour moitié européens, ont pris pied dans l’Hexagone (contre près d’une quarantaine pour les néobanques grand public). La France en compte ainsi plus...