Un entretien avec Alfonso Carballo Perez et Margherita Corina, professeurs chercheurs à Neoma
Que ce soit le « Nexit » proposé par Geert Wilders aux Pays-Bas ou la dollarisation de l’économie argentine voulue par Javier Milei, l’arrivée d’un dirigeant populiste au pouvoir se concrétise aussi par des bouleversements économiques. Vous venez de publier un article de recherche consacré aux conséquences du populisme sur les investissements des multinationales. Pourquoi avoir retenu ce prisme ?
Nous constatons aujourd’hui une augmentation du nombre de leader populistes arrivant au gouvernement avec des messages incertains pour les investissements des entreprises. Notre hypothèse initiale consiste à penser que ces changements politiques profonds créent une forte instabilité économique. Nous nous sommes concentrés sur les investissements directs étrangers en supposant que le comportement d’investissement des firmes pouvait évoluer rapidement lors d’un changement de dirigeant politique. C’est pourquoi notre étude porte uniquement sur les régimes populistes au sein des démocraties. En effet, dans les dictatures, il est impossible de mesurer un changement si un leader populiste est au pouvoir sur l’ensemble de la période.
Dans nos recherches, le populisme est une variable indépendante, que nous mesurons à l’aide du « score populiste » développé par Kirk A. Hawkins, chercheur américain en sciences politiques, et qui évalue à partir de plusieurs indicateurs le niveau de populisme dans les discours des chefs d’Etat. Par exemple, un discours est considéré comme populiste lorsque le...