L’envolée des prix de l’électricité en Europe provoque une remise en cause du fonctionnement du marché de gros. Mais si des mesures d’urgence vont être mises en place pour aider les entreprises à faire face à leurs factures, dénouer à long terme le lien entre le prix du gaz et celui de l’électricité s’avère complexe.
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Devant les risques élevés que fait peser l’envolée du prix de l’énergie sur certaines entreprises industrielles, l’Europe a fini par réagir. Sous la pression des gouvernements, la Commission européenne vient de proposer un mécanisme complexe, dont l’objectif est simple : alléger la facture d’électricité des Européens, et notamment des industriels. Mais ce mécanisme conçu dans l’urgence, et qui pourrait être avalisé par les gouvernements dès la fin septembre, ne résout pas le problème à long terme du fonctionnement au niveau européen du marché de l’électricité, très décrié.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen l’admet bien volontiers, le marché ne fonctionne pas bien, dans le contexte actuel d’énergies fossiles aux prix exorbitants, en tête desquelles on trouve le gaz. Car, même dans les pays comme la France où la production d’électricité utilisant le gaz reste minoritaire (entre 8 et 13 % au cours des quatre dernières semaines), le prix de marché est largement déterminé par cette énergie. Cela s’explique par une tarification assise sur le coût de production le plus élevé (le coût marginal). Le simple jeu du marché aboutit à ce résultat. Dans un marché structurellement en sous-capacité de production, les prix montent faute d’offre suffisante pour répondre à la demande. Quand ils atteignent un niveau très élevé (plus de 500 euros le mégawatt/heure, actuellement en France, contre 50 euros début 2021), les producteurs d’électricité à base de gaz décident...