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Paiements - Vers la fin du cash ?

Publié le 3 juin 2022 à 16h06

Ivan Best

Si les billets de banque sont de plus en plus thésaurisés, ils sont de moins en moins utilisés pour le paiement. La pandémie a renforcé l’engouement des Français pour la carte bancaire, qui continue de progresser. Pour autant, la France ne se trouvera pas demain dans la situation de la Suède, où le cash a quasiment disparu.

Verra-t-on un jour un commerçant parisien annoncer sur sa devanture son refus de tout paiement en espèces ? La question peut paraître incongrue, alors qu’obligation est faite à tout commerce d’accepter le cash jusqu’à 1 000 euros par achat – au-delà, l’utilisation du liquide est, du reste, interdite, en France. Pourtant, ce refus du cash est monnaie courante dans plusieurs pays européens ou ex-membres de l’UE, comme le Royaume-Uni. A Londres, par exemple, la chaîne française de boulangerie Paul impose le paiement par carte. En Suède, où le cash a quasiment disparu, une majorité de magasins affichent clairement leur rejet de l’argent liquide.

La France n’en est pas là, notamment pour des raisons légales, identiques dans toute la zone euro. « Les espèces constituent toujours le moyen principal de paiement dans la zone euro, affirme le texte officiel de la BCE résumant la stratégie fiduciaire de l’Eurosystème. Assurer qu’elles sont acceptées partout constitue donc une part essentielle du système de paiement […]. Les commerçants et autres entreprises privées ne peuvent refuser les paiements en espèces. » Il n’est donc pas question, a priori, d’y déroger. Mais dans d’autres pays, où cette interdiction d’interdire le cash est également en vigueur, elle est assortie de dérogations. Ainsi, en Suisse, les commerçants doivent accepter l’argent liquide… mais peuvent le refuser s’ils l’annoncent clairement et le justifient.

Une adoption accélérée du paiement sans contact en 2020

  • Lancé par les banques à partir de 2015, le paiement sans contact a tardé à décoller. Le nombre de transactions a tout de même atteint 1 milliard en 2017, doublant l’année suivante, avant de dépasser les 3 milliards en 2019. En 2020, il a atteint 4,6 milliards, dopé par la crise sanitaire et les consignes de « distanciation sociale », accompagnées du relèvement au mois de mai du plafond de paiement de 30 à 50 euros. La hausse s’est poursuivie en 2021, le nombre de transactions sans contact augmentant encore de 36 %, à 6,3 milliards. Lorsque le paiement sans contact a été introduit, le risque de fraude était souvent mis en avant par les associations de consommateurs, compte tenu de la technologie utilisée, permettant théoriquement d’intercepter à distance les données de la carte, et de la dupliquer. Ces craintes ont aujourd’hui disparu, car les données communiquées par la Banque de France témoignent d’un système très sûr. En 2020, seulement 0,013 % du montant total des transactions a fait l’objet de fraude. Le paiement sans contact s’avère être aussi sûr que le paiement avec…

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