BNPP, TotalEnergies, AXA… de nombreux émetteurs viennent d’annoncer des rachats d’actions. A quels volumes peut-on s’attendre cette année, en France ?
L’année 2019 a été jusqu’à présent la meilleure depuis 2007, totalisant 71 opérations de rachats d’actions pour un montant global de 12,9 milliards d’euros. Selon toute probabilité, compte tenu des annonces récentes, nous serons bien au-delà. Les 16 milliards pourraient être dépassés. Malgré un premier trimestre très timide, 2021 sera une année record pour ces opérations de buy back.
Mais ne peut-on pas voir dans ces chiffres exceptionnels un effet de rattrapage, les banques et assurances n’ayant pu servir leurs actionnaires en 2020 ?
Cela peut jouer. Effectivement, le marché des rachats d’actions a chuté en 2020, avec seulement 8,4 milliards d’euros, notamment parce que les banques et les sociétés d’assurance n’avaient plus l’autorisation de procéder à de telles opérations. Avec la possibilité qui leur a été donnée cette année de revenir vers les actionnaires, il existe un phénomène de rattrapage. Le retour des banques était attendu.
Mais, au-delà de ces effets conjoncturels, une évolution structurelle est perceptible. Les dirigeants d’entreprise, qui peuvent arbitrer entre distribution de dividende et rachat d’actions, reconnaissent aujourd’hui les mérites des seconds. Cette technique s’accorde avec la prudence dont font preuve les sociétés françaises. La distribution d’un dividende, c’est un « one shot », alors que les programmes de rachat d’actions peuvent être étalés dans le temps, et sont ajustables à tout moment selon la situation de l’entreprise. Ils peuvent être stoppés en cas de crise ou si l’entreprise bénéficie d’une opportunité de réemploi de ces fonds plus rentable, comme une acquisition.
Les rachats d’actions...