Depuis quelques années, les campagnes d’actionnaires activistes se multiplient à l’encontre de sociétés françaises. Même si la menace est difficile à anticiper, certaines bonnes pratiques peuvent toutefois permettre au management de mieux gérer de telles situations, comme la réalisation d’audits réguliers sur les forces et faiblesses de l’entreprise.
Une dizaine de sociétés françaises ont fait l’objet de campagnes publiques de fonds activistes en 2017. Ce nombre issu des premiers éléments d’une étude à paraître du cabinet FTI Consulting a fortement augmenté puisque huit étaient ciblées en 2016 et seulement une en 2014 ! Parmi les principales affaires de l’an dernier, Safran, sous la pression de son actionnaire le fonds britannique TCI, a par exemple dû modifier son projet de rapprochement avec Zodiac Aerospace. Avant lui, fin 2015, Casino a dû défendre son cours de Bourse face aux critiques du fonds Muddy Waters qui lui reprochait un endettement important. Aujourd’hui, c’est au tour de Danone d’être mis sous pression par le fonds activiste Corvex Management, ou encore de Vivendi qui fait l’objet d’une attaque du fonds d’investissement activiste Elliott Management. Ce dernier a en effet acquis récemment un peu plus de 5 % du capital de Telecom Italia dans le seul but de contrer la stratégie de gestion du groupe de médias, premier actionnaire de l’opérateur. Et encore, ces campagnes ne seraient que la face visible de l’iceberg… «Au-delà du nombre d’attaques publiques qui progresse chaque année, on constate d’après le retour des entreprises que les fonds activistes privilégient de plus en plus la méthode confidentielle pour faire valoir leurs revendications», observe Guillaume Granier, managing director chez FTI Consulting. D’après les estimations de plusieurs spécialistes, les deux tiers des campagnes ne seraient en effet pas rendus publiques.