Sur l’ensemble de l’année, les montants empruntés sous la forme de crédits syndiqués ont reculé d’environ 30 % en France comme en Europe. Une évolution qui s’explique avant tout, selon les banquiers, par des besoins limités du côté des entreprises.
Bis repetita pour le marché français de la syndication de crédits. Après avoir reculé de 25 % un an plus tôt, les montants empruntés sous cette forme sont tombés autour de 60 milliards d’euros en 2023, soit un plongeon d’environ 30 %. « Sur le plan des volumes, le bilan est incontestablement décevant », admet Laurent Vignon, responsable crédits syndiqués pour la zone EMEA chez Société Générale CIB.
Les financements d’acquisition au point mort
D’après les professionnels, ce constat résulte essentiellement de la contraction des opérations de M&A, qui constituent l’un des moteurs traditionnels du marché. « Hormis quelques transactions sur le segment midcap, la demande pour des financements d’acquisition a été très limitée », fait en effet remarquer Laurent Vignon. Les deux principaux montages mis en place ont concerné, lors du premier semestre, le rachat du groupe luxembourgeois Majorel par Teleperformance (crédit de 2,05 milliards d’euros) et l’acquisition de la marque australienne de cosmétiques de luxe Aesop par L’Oréal (prêt-relais de 2,5 milliards de dollars). Dans ce cadre, 80 % environ de l’activité des établissements ont porté sur des refinancements ou des renégociations de lignes existantes, dites « amend & extend ». Or, même pour les syndications de cette nature, les besoins des entreprises sont demeurés restreints. « Signe que les banques n’ont pas été rassasiées, un grand nombre d’opérations ont été sursouscrites, en particulier en fin d’année », souligne Fabrice Yborra, head of EMEA corporate syndicate – managing director chez Natixis CIB.