Le manque de reconnaissance ressenti par un salarié peut coûter cher à une entreprise. En effet, bon nombre de leurs collaborateurs seraient prêts à déclarer une fausse note de frais pour s’offrir d’eux-mêmes une petite compensation pour leur engagement professionnel. Un phénomène qui fait appel à la vigilance des directions comptables des entreprises.
Un petit extra… 50 % des salariés jugent tout à fait acceptable de soumettre sciemment une fausse note de frais d’un montant moyen de 115 euros à leur entreprise, selon le rapport « Le coût caché de la fraude aux notes de frais et de la non-conformité » de SAP Concur. Raison de leur attitude tolérante à l’égard de la tricherie : de nombreux employés la jugent équitable, qu’il s’agisse d’obtenir une petite compensation pour les heures supplémentaires non rémunérées (15 %), pour les dépenses privées liées au travail à domicile (19 %) ou pour le temps passé en déplacement professionnel (19 %). « La fraude en matière de frais professionnels est devenue tellement courante que certains employés ne la considèrent même pas comme un problème », constate Julien Million-Rousseau, directeur avant-ventes chez SAP Concur.
Pourtant, mises bout à bout, ces petites fiches falsifiées peuvent coûter cher à une entreprise. « Sans compter les redressements en cas de contrôle de la gestion administrative et financière par l’Urssaf ou la DGI que ce type de comportement peut engendrer ! », prévient Julien Million-Rousseau.
Des fraudes multiples
Et les types de fraude sont multiples. La majorité (un tiers des fraudes) est constituée par des dépenses privées de restauration. « Cela peut s’agir d’une déclaration du même ticket à plusieurs reprises ou d’invitations croisées permettant à deux salariés de déclarer la même facture de restauration, ou d’un dîner supplémentaire lors d’un déplacement professionnel ou d’une journée de RTT », détaille Romain Maillard, expert et directeur exécutif compliance, investigations, risk advisory chez BM&A, cabinet d’audit et de conseil financier.