La Banque centrale européenne vient de publier des lignes directrices visant à mieux encadrer le niveau de levier des prêts LBO accordés par les établissements bancaires. En quoi celles-ci consistent-elles ?
D’abord, la BCE donne une définition harmonisée des prêts à effet de levier : il s’agit des crédits octroyés aux emprunteurs dont le ratio dette totale sur Ebitda de l’emprunteur est supérieur à 4. Ensuite, l’institution détermine plusieurs règles, qui seront applicables dans six mois. Parmi elles figurent notamment la nécessité de mettre en place un cadre détaillant la politique de l’établissement en la matière (types d’opérations auxquelles la banque accepte de participer, limites de montants qu’elle s’engage à souscrire…), un plafonnement des leviers d’endettement à six fois ou encore la mise en place d’un système d’évaluation renforcé afin de provisionner un niveau de fonds propres adapté par rapport au risque de défaut. Ces dispositions sont largement comparables à celles déjà adoptées par la Banque centrale américaine (Fed).
Justement, la Fed a mis en place un tel encadrement dès 2013. Pourquoi la BCE a-t-elle souhaité le faire seulement maintenant ?
En raison du contexte de taux bas, les banques sont à la recherche d’opérations permettant de doper à la fois leur produit net bancaire et leur rentabilité. Les activités de LBO, qui sont en plein essor depuis quelques années, répondent à ces objectifs. En effet, elles génèrent des revenus liés à l’octroi du prêt, mais également des commissions de conseil portant sur la structuration du montage. Or ce second volet est stratégique pour les...