Ces derniers mois, une vague d’émetteurs européens est allée se faire financer sur le marché obligataire en dollars, tandis qu’une proportion significative de leurs homologues américains faisaient le chemin inverse pour lever des euros. Des stratégies qui répondent à des motivations diverses.
Sur le marché obligataire public, l’axe transatlantique est actuellement très fréquenté. Depuis le début de l’année, un nombre plus élevé que d’ordinaire d’entreprises européennes a en effet choisi d’aller se financer en dollars aux Etats-Unis, tandis que beaucoup de leurs homologues américaines traversaient, elles aussi, l’océan pour lever des euros auprès d’investisseurs du Vieux Continent. « C’est une vraie tendance », confirme un banquier parisien. De fait, depuis le 1er janvier, les sociétés non financières américaines ont levé plus de 55 milliards d’euros dans le cadre d’opérations dites « reverse yankee », contre 47 milliards l’an dernier à la même période. Ce montant représente 18 % des volumes globaux émis sur le marché en euros. C’est autant que celui levé par des corporates allemands et autrichiens sur la période, et plus que celui collecté par des groupes français, qui figurent traditionnellement parmi les plus actifs. A l’origine de ce type de transactions, on retrouve par exemple Booking, Air Lease, Kraft Heinz, Honeywell, Verizon, Ford et Linde.
Dans le sens inverse, les entreprises européennes ont quant à elles bouclé plus d’une trentaine de placements obligataires sur le marché public américain – « yankee bonds » – depuis le début de l’année, pour un montant cumulé de 110 milliards de dollars. Soit près de 80 % de plus qu’il y a un an ! Aux côtés de Mercedes-Benz, Daimler, Volkswagen, Bayer, BP, Enel ou encore AstraZeneca, trois sociétés françaises ont...