Deux rapprochements d’envergure ont été annoncés ces derniers jours sur le marché français, la fusion de Safran avec Zodiac et celle d’Essilor avec Luxottica. Le contexte est-il actuellement porteur pour ce type d’opérations ?
Le marché a effectivement démarré en fanfare avec ces deux opérations. Elles étaient toutefois en préparation depuis longtemps, même si elles ont été rendues publiques à très peu de temps d’intervalle. Les calendriers de préparation puis d’exécution sont très longs dans ce type d’opérations industrielles, qui peuvent prendre des mois, notamment lorsqu’elles impliquent un actionnariat familial. Ces deux opérations ont par ailleurs profité d’un contexte boursier favorable et d’une plus faible volatilité sur les marchés. Il est plus facile pour des dirigeants de convaincre les actionnaires du bien-fondé de leur stratégie dans un environnement stable. Les marchés ont ainsi plutôt bien réagi à ces opérations.
Les marchés ne se montrent-ils pas plus favorables aux opérations de croissance externe qu’il y a quelques années ?
Toutes les opérations de croissance externe menées en 2016 ont, de fait, été bien accueillies par les investisseurs, qui ont soutenu les options stratégiques choisies. Cela n’a pas toujours été le cas : lorsque Snecma et Sagem avaient fusionné pour former Safran, l’opération avait à l’époque, en 2005, suscité beaucoup de doutes sur sa rationalité économique ! Cette fois, même si le groupe a dû s’y prendre à deux fois pour convaincre Zodiac, la justification industrielle du rapprochement n’a pas été mise en cause. En outre, on voit dans cette opération,...